CBG et CBD : quelles différences et quels effets de ces cannabinoïdes ?

Le chanvre Cannabis sativa renferme de nombreux composés cannabinoïdes et si le CBD est relativement bien connu, ce n’est pas forcément le cas du CBG. Découvrez dans cet article la molécule de CBG et ce qui la différencie du CBD.

Identifié pour la première fois en 1964 par une équipe de chercheurs israéliens, le CBG — ou cannabigérol — est longtemps resté dans l’ombre du CBD et du THC. Toutefois, depuis les années 2010-2020, ce composé fait l’objet de recherches approfondies en raison de ses effets bénéfiques potentiels sur l’inflammation, le stress, la douleur ou encore la neuroprotection. 

Le CBG, ou cannabigérol, est l’une des nombreuses molécules actives naturellement présentes dans la plante de chanvre Cannabis sativa. Il appartient au groupe des cannabinoïdes, comme le CBD (cannabidiol) ou le THC (tétrahydrocannabinol), mais reste encore relativement méconnu du grand public. Pourtant, il joue un rôle fondamental dans la biosynthèse des autres cannabinoïdes.

Souvent qualifiée de “molécule mère”, la forme acide du CBG (CBGA ou acide cannabigérolique) est le précurseur biochimique de plusieurs cannabinoïdes majeurs. En effet, dans les jeunes plants de cannabis, le CBGA se transforme en THCA, CBDA ou CBCA sous l’action d’enzymes spécifiques. Une petite partie reste sous forme de CBG, ce qui explique pourquoi il est naturellement présent en faible quantité dans les variétés traditionnelles de chanvre.

Bien que le CBG et le CBD soient tous deux non psychoactifs, c’est-à-dire qu’ils ne provoquent pas d’effet d’euphorie ou d’altération mentale comme le THC, ils présentent de nombreuses différences au niveau de leur interaction avec le système endocannabinoïde, de leur action sur l'organisme et de leurs propriétés pharmacologiques. 

• Le CBG peut se lier à différents récepteurs du système endocannabinoïde, mais possède également une affinité pour d'autres cibles moléculaires : notamment dans les systèmes noradrénergiques, sérotoninergiques, inflammatoires et métaboliques. 
• Le CBD en revanche modifie le comportement du système endocannabinoïde, sans l’activer directement, et modère l’activité d’autres récepteurs de manière non spécifique et indirecte. 

Ce “multi‑ciblage” moléculaire rend le CBG unique par rapport à d’autres cannabinoïdes comme le THC, le CBD ou le CBC.

Longtemps resté dans l’ombre du CBD, le CBG — un cannabinoïde dit “mineur” — révèle aujourd’hui un potentiel thérapeutique majeur et suscite un intérêt croissant dans le domaine de la santé naturelle. De plus en plus d’études explorent ses propriétés et ses bienfaits sur l'organisme.

Différentes études évaluent l’usage du CBG dans les domaines de la gestion de la douleur et de l’inflammation chronique. En effet, certaines recherches (1, 2, 3) ont montré que le CBG peut inhiber la libération des messagers chimiques qui déclenchent et amplifient les réponses inflammatoires (cytokines pro-inflammatoires). De plus, le CBG agit sur les récepteurs du corps impliqués dans la perception de la douleur et de la température. Il peut ainsi aider à réguler la douleur, l’inflammation et certaines sensations physiques. 

Le CBG interagit avec des récepteurs clés impliqués dans la régulation de la sérotonine, un neurotransmetteur essentiel pour l’humeur. Ainsi, ce cannabinoïde agit sur l’équilibre émotionnel, en particulier sur les mécanismes du stress et de l’anxiété.

Une étude clinique récente (4) a mis en évidence une réduction significative de l’anxiété chez des participants ayant consommé 20 mg de CBG, accompagnée d’une amélioration du stress perçu sans effet secondaire notable.

Le CBG présente donc un profil intéressant pour les personnes sujettes au stress chronique, aux troubles anxieux légers ou recherchant un soutien naturel dans les périodes de forte charge mentale.

Par ailleurs, d'après une enquête scientifique (5) — menée sur 127 individus ayant utilisé des produits contenant plus de 50 % de CBG — les principales motivations d’utilisation de ce cannabinoïde sont à 51,2 % pour l’anxiété, 40,9 % pour la douleur chronique, 33,1 % pour la dépression ou les baisses d'humeur et 30,7 % pour l'insomnie ou les troubles du sommeil. Dans les cas d'anxiété, 78,3 % des participants ont jugé le CBG efficace avec une amélioration de leur état.

​Au-delà des effets ponctuels sur l’humeur, le CBG pourrait jouer un rôle plus large dans le soutien au bien-être mental global.

En effet, certaines études (6, 7, 8) démontrent que le CBG et ses dérivés jouent un rôle neuroprotecteur : ils protègent les neurones, soutiennent la neurogenèse et améliorent les déficits moteurs caractéristiques de la maladie de Huntington. Bien qu'il n'y ait pas encore d'études à l'échelle humaine, les premières données laissent entrevoir un potentiel thérapeutique prometteur, en particulier dans les domaines du soutien cognitif et émotionnel à long terme.

Le CBG (cannabigerol), moins connu du grand public que le CBD, attire aujourd’hui l’attention particulièrement chez les sportifs pour ses propriétés anti-inflammatoires et analgésiques afin d'optimiser leur récupération, améliorer leur performance et mieux gérer les douleurs liées à l’entraînement. Contrairement au THC, il ne provoque pas d’effet psychoactif et, contrairement au CBD, il semble agir de façon plus ciblée sur la douleur et la concentration. 

Récupérer efficacement après un effort est l'un des enjeux majeurs des sportifs, aussi bien amateurs que professionnels. En effet, une mauvaise récupération peut entraîner des douleurs persistantes, une baisse des performances, voire des blessures chroniques.

Le CBG agit sur des récepteurs sensoriels impliqués dans la perception de la douleur, de la température et de l’inflammation. Il permet ainsi de réduire la perception de la douleur (sans bloquer totalement le signal), d'atténuer l’inflammation et de prévenir l’hypersensibilité nerveuse (notamment dans les douleurs musculaires chroniques ou après une surcharge).

Par ailleurs, son action d'inhibition des messagers chimiques impliqués dans les réponses inflammatoires contribue à limiter les courbatures, à réduire les microlésions musculaires et à favoriser un retour plus rapide à l'entraînement.

Des douleurs aiguës, dues à un effort intense, aux douleurs chroniques liées à des microtraumatismes répétés, les pratiques sportives peuvent être à l'origine de douleurs musculaires ou articulaires.

Avec ses multiples actions sur les systèmes endocannabinoïde, noradrénergique, sérotoninergique, inflammatoire et métabolique, le CBG agit à plusieurs niveaux pour réguler et soulager la sensation physique de la douleur sans entraîner d'effets secondaires.

Ce cannabinoïde, ne procurant aucun effet euphorisant ni altération de la vigilance, est ainsi une solution naturelle bien adaptée aux sportifs, notamment dans les disciplines exigeant rigueur, constance et lucidité.

Moins célèbre que le CBD ou le THC, le CBG commence toutefois à gagner en popularité depuis les années 2010-2020. Actuellement en vente sous différentes formes et à différentes concentrations, il n'est pas toujours évident de savoir quelle forme privilégier, comment le doser ou quels critères vérifier avant l'achat.

En huile, en fleur ou encore en gel, le CBG se présente sous plusieurs aspects et s'utilise de différentes manières.

Les dosages varient d’une personne à l’autre en fonction du poids corporel, de la tolérance individuelle, de la gravité des symptômes ainsi que de la raison de la prise de CBG. Par ailleurs, il n’existe actuellement aucune recommandation officielle standardisée concernant ce cannabinoïde. 

Voici toutefois quelques dosages basés sur les données disponibles :

• dose faible : 5 à 10 mg par jour ; 
• dose moyenne : 15 à 25 mg par jour ;
• dose élevée : 30 à 50 mg par jour.

Comme pour le CBD, il est toujours préférable de commencer par de faibles doses et d'observer les effets avant d'éventuellement augmenter progressivement pour ajuster au mieux selon les besoins.

Avec autant de marques de produits de CBG sur le marché, il peut être difficile de savoir vers laquelle se tourner. Toutes ne se valent pas en termes de qualité, de transparence ou de prix. Comparer les différentes offres permet non seulement d’éviter les mauvaises surprises, mais aussi de trouver un produit fiable, adapté à vos besoins et à votre budget.

La qualité d'un produit ne se limite pas à l’apparence ou à la teneur en cannabigérol et des critères comme la méthode de fabrication du produit, les certifications, les résultats d’analyses en laboratoire, etc., doivent aussi être pris en compte pour trouver le produit qui répond le mieux à vos besoins.

Comment favoriser un produit de qualité :

• privilégiez un produit d'origine française, issu de l'agriculture biologique, cultivé sans pesticides ni OGM et présentant un label (AB, Ecocert, etc.) ;
• demandez un certificat d’analyse indépendant, prouvant la teneur réelle en CBG, l’absence de métaux lourds, de solvants et une teneur en THC inférieure au seuil légal dans le cas de produits à spectre complet.

• (1) Jeong, Ga & Kim, Ki & Lee, Ji Hyun. (2025).Anti-Inflammatory Effects of Cannabigerol In Vitro and In Vivo Are Mediated Through the JAK/STAT/NFκB Signaling Pathway. Cells. 14. 83. 10.3390/cells14020083. 
  
• (2) Robaina Cabrera, Carmen Lorena & Keir-Rudman, Sandra & Horniman, Nick & Clarkson, Nick & Page, Clive. (2021). The anti-inflammatory effects of cannabidiol and cannabigerol alone, and in combination. Pulmonary Pharmacology & Therapeutics. 69. 102047. 10.1016/j.pupt.2021.102047. 
• (3) Li, Shijia & Li, Weini & Malhi, Naseeb & Huang, Junwei & Li, Quanqi & Zhou, Ziwei & Wang, Ruiheng & Peng, Jiangling & Yin, Tong & Wang, Honggen. (2024).Cannabigerol (CBG): A Comprehensive Review of Its Molecular Mechanisms and Therapeutic Potential. Molecules. 29. 5471. 10.3390/molecules29225471. 
  
• (4) Cuttler, Carrie & Stueber, Amanda & Cooper, Ziva & Russo, Ethan. (2024). Acute Effects of Cannabigerol on Anxiety, Stress, and Mood: A Double-Blind, Placebo- Controlled, Crossover, Field Trial. 10.21203/rs.3.rs-4213847/v1. 
• (5) Russo, Ethan B. and Cuttler, Carrie and Cooper, Ziva D. and Stueber, Amanda and Whiteley, Venetia L. and Sexton, Michelle. (2022). Survey of Patients Employing Cannabigerol-Predominant Cannabis Preparations : Perceived Medical Effects, Adverse Events, and Withdrawal Symptoms. Cannabis and Cannabinoid Research. 7. 706-716. 10.1089/can.2021.0058.
• (6) Valdeolivas, Sara & Navarrete, Carmen & Cantarero, I. & Bellido, María & Muñoz, Eduardo & Sagredo, Onintza. (2014).Neuroprotective Properties of Cannabigerol in Huntington’s Disease: Studies in R6/2 Mice and 3-Nitropropionate-lesioned Mice. Neurotherapeutics : the journal of the American Society for Experimental NeuroTherapeutics. 12. 10.1007/s13311-014-0304-z. 
• (7) Aguareles, José & Paraíso-Luna, Juan & Palomares, Belen & Bajo-Grañeras, Raquel & Navarrete, Carmen & Ruiz, Andrea & García Rincón, Daniel & García-Taboada, Elena & Guzmán, Manuel & Muñoz, Eduardo & Galve-Roperh, Ismael. (2019).Oral administration of the cannabigerol derivative VCE-003.2 promotes subventricular zone neurogenesis and protects against mutant huntingtin-induced neurodegeneration. Translational Neurodegeneration. 8. 10.1186/s40035-019-0148-x. 
• ​(8) Di Giacomo, Viviana & Chiavaroli, Annalisa & Recinella, Lucia & Orlando, Giustino & Rapino, Monica & Valerio, Valentina & Ronci, Maurizio & Leone, Sheila & Brunetti, Luigi & Menghini, Luigi & Zengin, Gokhan & Ak, Güneş & Abdallah‎, Hassan & Ferrante, Claudio. (2020).Antioxidant and Neuroprotective Effects Induced by Cannabidiol and Cannabigerol in Rat CTX-TNA2 Astrocytes and Isolated Cortexes. International Journal of Molecular Sciences. 21. 10.3390/ijms21103575.